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L'art comme expérience

Vidéo, 2mn 18s.

« […] toute activité pratique, dans la mesure où elle est intégrée et progresse par son seul désir d’accomplissement, possède une dimension esthétique.
On peut, sur un plan général, illustrer cette assertion, si l’on imagine qu’une pierre qui dévale une colline vit une expérience. L’activité est indéniablement suffisamment “pratique”. La pierre part d’un endroit précis et suit une trajectoire, aussi régulière que lui permet le terrain, à destination d’un endroit ou d’un état où elle sera au repos. En outre, postulons, par un effort d’imagination, qu’elle désire ardemment connaître le résultat final, qu’elle s’intéresse aux choses qu’elle rencontre en chemin (paramètres qui accélèrent et retardent son mouvement dans la mesure où ils ont un impact sur la fin), que ses actions ou ses sentiments par rapport à ces éléments varient selon la fonction d’opposant ou d’adjuvant qu’on leur attribue, et que l’immobilisation finale est reliée à tout ce qui s’est produit auparavant et apparaît comme le point culminant d’un mouvement continu. Alors la pierre vivrait une expérience, et qui plus est, une expérience douée d’une qualité esthétique. »
John Dewey, L’Art comme expérience, trad. fr. J.-P. Cometti et alii, Gallimard, coll. Folio essais, Paris, 2010, p. 87.

Faire rouler une pierre sur une colline. Plusieurs fois. Filmer.